Moralisation de la vie publique : Transparence International France compare les engagements de François Hollande et de Nicolas Sarkozy

En réponse à nos 7 propositions, François Hollande et Nicolas Sarkozy ont pris des engagements précis pour renforcer l’éthique de la vie publique. Nous avons comparé ces programmes. 

Nous vous encourageons à en tenir compte lors des prochains scrutins. Il s’agit là en effet de questions essentielles pour l’avenir de notre Démocratie.

Quatre propositions recueillent l’assentiment des deux finalistes

D’une manière générale, les réponses de Nicolas Sarkozy sont plus détaillées que celles de François Hollande. Sur plusieurs thèmes, le Président de la République défend son bilan et met en avant les initiatives prises durant son quinquennat.

Les deux candidats se déclarent favorables à quatre propositions, portant sur la prévention des conflits d’intérêts, l’inéligibilité des élus condamnés pour corruption, l’indépendance de l’expertise et l’encadrement du lobbying. Sur la question des conflits d’intérêts – un point essentiel selon TI France –, Nicolas Sarkozy ne tranche cependant pas vraiment la question de la publicité des déclarations d’intérêts, laissant au Parlement la responsabilité de décider si ces déclarations doivent être rendues publiques.

Désaccords sur l’indépendance de la justice, le cumul des mandats et le contrôle citoyen

Notre  proposition visant à instituer un Procureur Général de la Nation est rejetée par les deux candidats. Si tous deux reconnaissent la nécessité d’une justice indépendante, ils indiquent vouloir procéder différemment. François Hollande propose de modifier le mode de nomination des magistrats du parquet pour l’aligner sur celui des magistrats du siège et de réformer le Conseil supérieur de la magistrature « afin de le soustraire aux influences politiques ». De son côté, Nicolas Sarkozy met en avant sa réforme constitutionnelle qui a, selon lui, rendu indépendant le Conseil Supérieur de la Magistrature.

Concernant la réforme du secret défense, François Hollande souscrit à notre proposition. Ce n’est pas le cas de Nicolas Sarkozy qui souligne que le Conseil constitutionnel a validé le dispositif issu de la loi de programmation militaire de juillet 2009, excepté sur la problématique très spécifique des lieux classifiés.

Alors que François Hollande se déclare favorable à nos  autres propositions, Nicolas Sarkozy exprime son désaccord sur deux d’entre elles. Concernant le cumul des mandats, il souscrit  à l’interdiction de cumul entre un poste de ministre et l’exercice d’un mandat exécutif local, mais il souhaite que les parlementaires puissent conserver un mandat local.

Enfin, sur la question du contrôle citoyen, Nicolas Sarkozy est en désaccord avec notre proposition visant à donner la possibilité aux citoyens de saisir l’Autorité de déontologie de la vie publique et ce, afin d’éviter que les fonctionnaires et les magistrats « soient, demain, l’objet de suspicions incessantes ». 

TI France s’engage à suivre la mise en œuvre des engagements pris par le futur Président de la République

La moralisation  de la vie publique est un sujet qui est enfin présent dans les programmes de la plupart des candidats à l’élection présidentielle. C’est une avancée notable par rapport à 2007. François Hollande en a d’ailleurs fait l’un des principaux thèmes de la campagne de l’entre-deux-tours. Pour sa part, Nicolas Sarkozy met en avant les avancées dans ce domaine sous son quinquennat et prend de nouveaux engagements. Reste à savoir si le candidat qui sera élu le 6 mai mettra effectivement en œuvre ses engagements.

Comme elle l’a fait pour le quinquennat de Nicolas Sarkozy, notre association suivra attentivement la mise en œuvre des engagements pris et publiera un bilan des actions mises en œuvre par le prochain Président de la République. 

>> Communiqué de presse du 3 mai 2012 

>> Tableau répertoriant les réponses de François Hollande et Nicolas Sarkozy

>> Comparatif des engagements, thème par thème

 

Corruption, conflits d’intérêts, justice : des éditorialistes français s’expriment sur le quinquennat de Nicolas Sarkozy

A la suite de nos 7 propositions pour renforcer l’éthique de la vie publique adressées aux candidats à la présidentielle, nous avons rendu public le 1er mars dernier un bilan du quinquennat en matière de lutte contre la corruption.

Dans une vidéo exclusive, 4 grands éditorialistes français, Hervé Gattegno du Point, Laurent Joffrin du Nouvel Obs, Thomas Legrand de France Inter et Pierre Cochez de La Croix, réagissent aujourd’hui à ce bilan et livrent leur analyse sur la République « irréprochable », l’indépendance de la Justice, les conflits d’intérêts et le lobbying ou encore la liberté de la presse. Ils donnent également leur avis sur ce qui, parmi nos 7 propositions, est la mesure la plus urgente à mettre en œuvre par le prochain président.


Corruption, conflits d’intérêts, etc… par TI_France

L’objectif de cette vidéo est de relancer l’interpellation des candidats sur nos 7 propositions. Nous avons donc besoin de vous pour la faire connaître au plus grand nombre ! Aidez-nous en la relayant sur Facebook et Twitter.

Le 10 avril, Nicolas Sarkozy nous a adressé ses engagements en réponse à nos 7 propositions. 

A ce jour, il nous manque encore ceux de Marine Le Pen et Nathalie Arthaud. Nous vous invitons aussi à les interpeller directement pour qu’ils fassent enfin connaître leurs engagements. 

Merci par avance pour votre mobilisation !

Nicolas Sarkozy répond à nos 7 propositions

Nicolas Sarkozy faisait partie des trois candidats qui ne s’étaient pas encore prononcé sur nos 7 propositions pour une véritable éthique de l’action publique. C’est désormais chose faite.

Le Président de la République est favorable à 4 de nos propositions (prévention des conflits d’intérêts, augmentation à 10 ans du plafond de la peine d’inéligibilité, transparence du lobbying et indépendance de l’expertise), même s’il ne tranche pas vraiment la question de la publicité des déclarations d’intérêts. En revanche, sur 3 propositions, il exprime son désaccord.

Ainsi, il s’oppose à la création d’un Procureur Général de la Nation qui n’aura pas, selon lui, de « légitimité démocratique » et met en avant sa réforme constitutionnelle qui a, selon lui, rendu indépendant le Conseil Supérieur de la Magistrature. Concernant le secret défense, il rappelle que le Conseil constitutionnel a validé le dispositif issu de la loi de programmation militaire de juillet 2009, excepté sur la problématique très spécifique des lieux classifiés.

La deuxième proposition avec laquelle il est en désaccord concerne le cumul des mandats. Pour lui, un parlementaire devrait pouvoir conserver un mandat local. Il se déclare néanmoins favorable à l’interdiction de cumul entre un poste de ministre et un mandat exécutif local.

Enfin, sur la question du contrôle citoyen, Nicolas Sarkozy ne souhaite pas donner la possibilité aux citoyens de saisir l’Autorité de déontologie de la vie publique et ce, afin d’éviter que les fonctionnaires et les magistrats « soient, demain, l’objet de suspicions incessantes ».  

Cliquez ici pour découvrir les réponses de Nicolas Sarkozy à notre questionnaire